


En novembre, traditionnellement, c’est le Doubs. Mais nous voulions faire le réseau des Chalands, alors pourquoi ne pas découvrir le département de la Haute-Saône ? On prend le club des 5 de l’année 2025 + 1, et direction Rupt-sur-Saône, où Charlotte tentera vainement de super jeux de mots (Mimoi sur Saône, c’est subtil, c’est tout !). Nous serons logés par Rodolphe, un spéléo du coin dont la maison est une véritable pépite.
Samedi : aujourd’hui, c’est la rivière souterraine de Cerre-les-Noroy. La cavité fait partie du réseau qui alimente la ville de Vesoul en eau potable et est donc fermée. Jean-Luc aura la gentillesse de nous donner l’accès. L’entrée commence par un puits de 15m fractionné (2AN-4B) qui surplombe une trémie. Un petit ruisselet s’écoule à sa base. Nous parcourons d’abord l’aval sur une centaine de mètres avant d’arriver au siphon. De retour à la première salle, nous cherchons la désescalade parmi les blocs pour rejoindre le méandre et suivre l’aval. On a l’impression qu’il se découpe en 3 parties. Tout d’abord, la galerie offre une progression variée, ponctuée de 4 pattes et parfois concrétionnée. À 500m de l’entrée, nous arrivons à un croisement où se jette l’affluent GSRH, que nous ferons au retour. Les proportions de la galerie changent, offrant une belle progression entre marmites et bassins, jusqu’à une voute basse qui aujourd’hui passe largement. Nous pensons qu’il y a plus d’eau habituellement car la néoprène complète n’était pas forcément nécessaire. Le profil change de nouveau, offrant des formes elliptiques. Nous arrivons au siphon à environ 1500m de l’entrée. Demi-tour, nous ferons un détour par l’affluent où la progression se complique. La galerie est plus argileuse et ébouleuse. TPST : 4 h
Dimanche : l’objectif du weekend, le réseau du Chaland, avec ses 10 206 m de développement. L’entrée se fait par le puits des Petites Chailles (C25 3B 1B 1AF 1AN 2S 2AN), facile à trouver dans le bois grâce à sa buse. La présence d’échelles facilite grandement la descente et nous arrivons rapidement dans le collecteur. Certains en 3mm, d’autres en long John, la néoprène reste nécessaire pour franchir les bassins. La galerie est joliment concrétionnée et nous voyons des Titanic partout ! On loupe l’intersection et on se retrouve en direction de l’affluent du Sable. Nous arrivons dans une galerie plus petite où l’eau semble prendre vie. Pas de doute, nous sommes dans la rivière sauvage ! Marche arrière et trouvons facilement la suite pour découvrir la grande salle Bar-Tabac. Nous continuons sans encombre dans la galerie des phallus avant de retourner dans l’eau. À partir de là, les choses se corsent. On nous avait prévenu pour la boue… et ben, c’est encore pire ! On glisse, on tombe, on reglisse… l’entraide est de rigueur. Nous arrivons péniblement dans la galerie féerique qui est incroyablement belle. Nous fatiguons, perdons patience et pensons au retour, nous préférons faire demi-tour. On n’a jamais été aussi contents de retourner dans l’eau. Le cheminement est plus efficace et nous atteignons rapidement la base des puits, tout propre ! TPST : 8 h
Nous apprendrons le soir que nous ne sommes pas arrivés là où l’on pensait être et cela a mis à mal toutes nos théories de la journée. On cible donc notre problème, qui est nul doute notre progression dans la boue. Nous avons dû être encore plus lents que nous le pensions et cela a perturbé notre vision sur la topo. Nous nous sommes arrêtés à la fin de la galerie féerique à environ 2400m de l’entrée. La cavité est spectaculaire et plus sportive qu’elle n’y parait.



Lundi : grasse mat, aujourd’hui nous avons le temps car nous visiterons le trou Pinard (C30 2AN 7S). Connue dans la région pour être une grotte initiatique, cette cavité est certes courte mais très jolie. Elle débute par un ressaut de 3m suivi d’un puits de 6m qui ont visiblement été creusés avec beaucoup de détermination ! Cela débouche sur un beau puits photogénique de 14m. Une petite porte dans la roche nous emmène directement dans le collecteur. Nous suivrons l’aval où nous admirerons la forme de la galerie qui témoigne de la mise en charge qu’elle peut subir. La rivière disparait dans les blocs et notre progression continue au sec, dans une conduite forcée où l’air se fait rare. Nous franchissons 2 bauges à cochons qui nous rappellent le Chaland et arrivons au-dessus d’une pente glissante équipée d’une corde à nœuds. Nous sommes dans la salle de la cascade où nous reprenons peu à peu nos esprits. Pour certains, c’était leur premier CO₂ ! La rivière se sépare en 2, comme l’aval est inaccessible, direction l’amont et sa galerie des marmites. Nous arrivons rapidement au siphon et nous réaliserons quelques clichés sur le retour. TPST : 4 h
Mardi : pour une fois qu’on a 4 jours, on en profite à fond ! Initialement, c’était une rando, mais Stéphane a testé l’avant-veille… disons que c’est plus plat et goudronneux que par chez nous ! Direction donc le réseau du Chaland par l’entrée du Deujeau. La buse d’entrée de 8m (3AN) débouche directement dans une salle où un ruisselet s’écoule. On suit l’aval, à droite par rapport au puits. La progression est quelque peu étroite mais rien de dramatique et nous arrivons rapidement dans le collecteur. À partir de là, c’est du tout droit sur plusieurs centaines de mètres avec franchissement d’une voute basse et d’une escalade. La galerie très photogénique a de belles dimensions mais est plus sculptée que de l’autre côté du siphon et offre un cheminement plus ludique. Nous nous arrêterons au niveau du premier affluent et la cavité sera notre coup de cœur du weekend. TPST : 3 h
La présence des membres actifs pour ce weekend nous a permis de ne pas faire un séjour de formation proprement dit. L’idée était de consolider nos acquis pour commencer un entrainement de répétition car la pratique régulière permet d’aller plus vite et plus loin. Les puristes appelleront ça de la formation continue ! Il sera ponctué de parties de billard endiablées, de traductions bizarres, d’un anniversaire et conclu par un resto de cochonnailles difficiles à digérer !
Évidemment, la région n’est pas comparable à sa voisine, mais offre de belles surprises que nous avons été contents de découvrir. Nous remercions chaleureusement Rodolphe, Jean-Luc, Daniel et Jos pour leur contribution dans la réalisation de ce camp.
Participants: Laurent, Christopher, Ophélie, Stéphane, Lionel et Charlotte
Photos: Christopher et Charlotte



« C’est qui le gros lourd derrière moi?! Oh pardon Charlotte! »
« J’en ai mangé des trucs déguelasses, et bien je pense que l’andouillette est dans mon top 3! »
« J’ai pris des slips comme pantoufles… »