Virée dans la region la plus froide de France.

Comme souvent à cette période de l’année, nous organisons un camps dans le Doubs, « la région la plus froide de France! » Pas beaucoup de motivés pour cette année, c’est à 4 que nous irons profiter de la région karstique. Nous choisirons la voiture de Fred pour notre périple et découvrons assez vite que nous allons être serré avec toutes les cordes que nous avons besoin. Heureusement, Laurent a un coffre de toit et Fred, les barres qu’il faut, ce qui nous évite à nouveau une sombre histoire de barres de toit! Départ vendredi 16h, chacun se dépêche de son côté pour arriver à l’heure, au point que Charlotte oubliera sa poulie et Ophélie, ses chaussures tout terrains. Elle n’aura pas le temps de terminer le glaçage des éclairs à la rose et Laurent sacrifiera sa douche. C’était sans compter le retard d’1h30 de Fred! Après un joyeux Tetris, nous prenons enfin la route à 18h30! Nous logerons dans un gîte situé à côté de St Hippolyte, coin que nous ne connaissons pas.

Samedi 9 novembre : c’est l’anniversaire de Laurent. Comme on s’était gravement loupé l’année dernière, il fallait bien rattraper le coup! Comme on est nul côté cadeau, et qu’on sait que Laurent adore les petits plats préparés, on joue la carte gastronomique avec notre cheffe Ophélie ! Debout 7h, les filles prépareront un super brunch d’anniversaire.
Côté cavité, nous découvrirons la grotte du Château de la Roche, véritable coup de cœur pour le groupe. L’entrée se fait tardive pour une raison que nous n’aurions jamais pensé! On se gare à 1,2km de la grotte au niveau d’une ferme, quand des fermiers nous demandent de les aider à rentrer leurs vaches! Ni une ni deux, nous voilà à courir après les bestiaux qui ne veulent absolument pas monter dans cette foutue remorque! Après 1h à gambader dans les prés pour les faire sortir des broussailles (ça va partout ces petites bêtes là!), et frôler la crise d’asthme, on les prend en entonnoir entre 2 maisons, victoire! Essoufflés, trempés et en sueur, on retrouve la voiture pour s’équiper et commencer la demi heure de marche d’approche montante.

La cavité commence par un porche d’entrée spectaculaire, caché au milieu de la végétation, d’environ 12m de hauteur, 10m de large et 100m de profondeur. Ici, on enfile nos néoprènes et on s’engage direction l’amont . Cette grotte est une rivière souterraine absolument incroyable. Une rivière comme on les aime, progression dans l’eau facile, pas d’oppo, pas de piège, des voûtes mouillantes et entièrement concrétionnée. Tout est équipé en fixe et il n’y a pas besoin de matos perso. On décide de faire des photos car ça fait un petit moment que Laurent voulait essayer la lumière en contre jour, technique souvent utilisée par les photographes amateurs et professionnels de la spéléologie. Pour cela, il avait apporté des spots que nous utiliserons à bon escient. L’eau à l’intérieur du bidon nous confirmera qu’ils sont bien étanches!

Après quelques clichés dont nous sommes très fières, on a dû mal à se situer sur la topo. Une barrière de calcite nous barre le chemin et nous force à l’escalader pour accéder à un boyau situé à 2m de haut. Cela ressemble fortement à la description du topoguide et nous serions déjà dans la galerie des Bocons.. « Jamais de la vie on a fait 700m » s’esclame Charlotte qui trouve qu’on a avancé lentement. Surtout qu’on a toujours pas croisé les 3 fameuses voûtes mouillant tant attendues. La cavité se transforme peu à peu, la formation rocheuse prenant le pas sur les concrétions. Nous croisons quelques petites cascades qui donnent une ambiance plus active à cette cavité. Laurent nous trouve un endroit pour manger au calme et au sec, soit sur un tas de gravier au milieu de la rivière à coté de la cascade de 3,5m !

Plus de doute sur notre position, on avance jusqu’au siphon, soit à 1565m de l’entrée. Au retour que nous prenons plaisir à faire, on essaie d’identifier les voûtes mouillantes…sûrement ces passages bas! L’aller-retour nous prendra 5h en flânant et avec les photos. On a donc le temps d’aller faire les courses et même de prendre une petite douche avant de se rendre au restaurant pour fêter dignement l’anniversaire. Lieu insolite pour l’occasion, « chez la petite marie » propose un mélange de plats régionaux et de leur passion irlandaise. Nous dégusterons donc une fondue à la Guiness, avec shoot de whisky flambée à la fin! Le tatare pour viande angus complétera le repas et nous le cloturerons avec une dégustation de whisky, évidemment !

Dimanche 10 novembre :
Aujourd’hui, ça sera le gouffre du Mont Ratey, avec Fred à l’équipement. L’entrée de la cavité se trouve à 100m de la voiture, il s’agit d’une perte active pérenne dans laquelle il faut s’y engager uniquement par beau temps. Condition que nous avons ce weekend où nous avons pris bon nombre de vêtements chauds pour cette région qui se trouve la plus froide de France! Fred s’élance donc dans le puits extérieur induit en erreur par le manque d’eau dans la rivière, suivi par Charlotte qui se rend compte de l’erreur à la descente. Ces 2 premiers continueront la progression pendant que Laurent rééquipera toute cette première partie. A l’intérieur de la grotte, nous découvrons l’installation d’énormes grillages qui empêchent l’obstruction de la cavité.

Après plusieurs petit puits, nous arrivons à l’endroit où le réseau se divise en 2 branches. Fred pense que c’est à droite et Charlotte vote pour la gauche. Comme on est tous bien conscient de la capacité de Cha à la lecture de carte, on décide de suivre la décision de Fred, qui nous emmène au bon endroit en passant la Césarienne qui débouche plus bas sur une magnifique conduite forcée. A sa base, nous changeons d’équipeur et Laurent prend la relève pour le puits de 6m mais surtout celui de32m dont l’accès peut être dangereux en cas de crue. Nous sommes ravie qu’il ne soit, pour une fois, pas arrosé. Nous avions préalablement décidé de ne pas aller jusqu’au siphon mais de nous rendre directement à la galerie de la toison d’or. On remonte donc la faille par une grosse lucarne pour accéder au niveau fossile, pour prendre à droite et traverser un bassin « peu » profond avec une eau extrêmement froide!

Nous arrivons à un passage exposé où Fred est vraiment nul dans la recherche des spits! Laurent équipe la main courante et nous arrivons à une vire déjà en place qui débauche sur la fameuse toison d’or. Cette partie est magnifiquement concrétionnée. Nous avançons avec prudence jusqu’au niveau de la galerie en U. Il est déjà 18h30, il faut penser à faire demi tour. Bien consciente que l’heure est tardive pour une sortie à 21h, Charlotte compte sur la rapidité de Laurent pour sortir le 1er et prévenir le back up. Il déséquipera les mains courantes exposées pendant la pause pipi et Ophélie se chargera du reste de la grotte à partir de la base du P32. Après 200m de cordes, au dessus de la césarienne, le poids du kit aura raison d’Ophélie. Heureusement, les garçons sont redescendu pour les chercher. Charlotte reprendra l’équipement et nous sommes tous dehors à 23h.

Fred nous installe un phare dans la nuit pour aider à retrouver notre chemin. De retour au gite, on déguste avec plaisir les pâtes boursin d’Ophélie et le cocktail de Fred!

Lundi 11 novembre: Après un réveil qui sera dans tous les cas beaucoup trop top, on finira l’interminable brunch du 1er jour et quitterons le gite. Aujourd’hui, direction Charquemont pour découvrir la randonnée des échelles de la mort et réaliser la Via Ferrata du même nom. Il s’agit d’une randonnée sur le sentier des contrebandiers qui passaient la frontière suisse. Il y a 3 grandes échelles (escaliers raides), 8km pour 400m de dénivelé. (Balisage jaune et bleu) Nous dévalons les pentes pour retrouver le magnifique Doubs et ses falaises grandioses. L’équipe regrette peu à peu ses thermiques, « -bin oui, on est dans la région… -La ferme! ». La Via Ferrata se trouve pile à la moitié de la rando, a une difficulté AD à D+, faisant 500 mètres avec un dénivelé de 100 mètres. Le parcours est entre coupé de 5 échelles, 2 Ponts Tibétains, 2 Ponts de singe, 3 poutres et une tyrolienne de 60m. Nous partons en ayant conscience qu’elle est interdite aux <1m50 et on espère que ce sont les câbles des ponts de singes qui seront trop haut, et non les échelons….évidement, ce seront bien ceux là qui seront par endroit beaucoup trop espacés! Laurent encorde donc Charlotte et Fred réalise sa 1ère Via Ferrata. Il admettra très vite qu’il s’agira de sa dernière! Il est déjà 16h et on a la bonne idée de s’arrêter avant la fin en prenant l’échappatoire. Effectivement, la nuit tombe très vite et nous rejoignons la voiture presqu’à la frontale.

Nous reprendrons la route vers 18h pour une arrivée en Belgique avant minuit, très satisfait de cet excellant weekend dans une région qui n’aura pas été cette fois ci, la plus froide de France!

Participants: Laurent, Fred, Ophélie, Charlotte

Photos: Laurent et Charlotte