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Des hirondelles en détresse!

Dans le panel d’activités organisées en spéléo, une et pas des moindres s’offre à nous ce dimanche : un exercice de spéléo secours.

Toute la troupe de volontaires à sauver le monde souterrain est réunie du côté d’Aywaille pour un weekend de formation et de mise en situation réelle. Samedi, c’est entraînement technique chez les pompiers du village et dimanche, exercice de secours dans une grotte de la région.

Le scénario : on est une équipe de 4 spéléos amateurs descendus la veille dans le Chantoir du Béron Ry. Les deux premiers ont équipé à 14h et se sont avancés dans la cavité, mais une personne a glissé et ne sait plus marcher. L’autre a attendu près d’elle. Les deux autres sont parties à 15h et elles se sont perdues. On a tous passé la nuit dans la cavité et on a froid.

Patrice Dumoulin et Marie, membres du GRSC, joueront la 1ère équipe et Marie est la blessée. Les boulets c’était nous, Caro et Charlotte ! La consigne était claire : soyez chiantes ! Bon …d’accord !12107826_10206542276048487_3846466347619762524_n

Sans le connaître, on déteste d’avance l’organisateur Benoit quand il nous apprend qu’il faut se lever à 6h du matin un dimanche ! On arrive au parking à 7h, on nous rappelle les consignes, nous donne des couvertures de survie et nous prévient que ça risque d’être long.

Patrice avait équipé la veille mais la troupe est ralentie par Charlotte qui peine à passer la fissure en oppo. On passe les puits puis les étroitures sévères sans difficulté. La bouteille de Charlotte se dévisse au fur et à mesure des frottements et tombe à terre laissant s’échapper toute l’eau ! C’est là, dans les éboulis, que les filles « perdues » doivent trouver une cachette. Chose faite derrière une petite montée, dans un trou …boueux. Les 2 autres continuent et se « blesseront » dans la grande salle.

Avec Caro, on avait tout prévu : les conversations pour tenir plusieurs heures, les polaires, les tartines, l’eau, les piles de rechanges, les lampes de camping, le réchaud, la finalisation de nos plaintes, absolument tout …jusqu’à la fondue au chocolat ! On arrive, on s’installe, on vide les kits, on sort les bananes et on entend crier ! Punaise, ils sont déjà là ! Branle-bas de combat, on prend tout en vrac, on court , on manque de glisser et on se jette (littéralement !) dans notre planque boueuse ! Tonton Patrice nous avait dit « Ne leur rendez pas la tâche trop facile, jouez à cache-cache ! ». On éteint les lampes, on se tait ….la 1ère personne passe …il crie…il cherche …il reste un moment dans le coin …mais notre planque est top et on s’enfonce de plus en plus dans la boue ! On attend, il se décide à continuer, on rallume, on peut respirer et ranger les kits. Un 2ème secouriste arrive …il crie …il cherche …on a pitié, on utilise le sifflet de détresse (si si comme des vraies !). On est prise en charge par l’équipe 1. Certains jouent plus le jeu que d’autres ; on nous demande si on a à boire et à manger, on nous avait dit de répondre non (ce qui est à moitié vrai !), on ouvre notre bidon et à la vue du festin « ben si vous avez des trucs à manger ! » (sans déconner !).

Les autres spéléos arrivent à nous au fur et à mesure et quelle bonne surprise de trouver nos copains de l’ULS !

On commence la remontée, et là, c’est parti, on peut jouer notre rôle et on le fait à fond ! Entre les « j’ai envie de faire pipi », les « je passe pas là » et les « chuis trop petite », des disputes de filles pour savoir qui est la responsable de tout ça et les excursions solo de Caro. Dans les vaillants, on retiendra Matéo, Jacques, Jack, Fred et Alain. Ils nous hissent, nous tirent, nous portent, nous rattrapent, nous attendent, nous réconfortent, jusqu’à la base des puits. Mateo arrive à se débarrasser de nous et est remplacé par un certain Sam. On attend 1 ou 2h et voit passer des tonnes de spéléos. Bizarrement, à chaque tête connue croisée on entend « oh non, pas elles ! » Un doc est resté avec nous, il n’a pas pu passer les étroitures.

Petit bémol, il n’y a qu’un point chaud, et il est plus bas, pour la victime blessée. On commence à avoir froid, pour de vrai. Les secouristes improvisent un coin douillet, poncho, bougie, couvertures de survie, où Jacques y met tout son cœur ! A force de nous appeler « les victimes », ils nous surnomment « les hirondelles », ça, ça nous plait !DSCF5133

Le téléphone arrive enfin, puis la civière. On apprend que la blessée est juste avant les étroitures.

Le 1er puits est équipé de façon qu’on nous assiste pour la remontée, mais nous sommes trop légères et on est carrément hissées ! Le 2ème puits, c’est un système de balancier qui est mis en place, et ça c’est trop cool !

Entre les 2 puits, on est prise en charge par Aurélien l’infirmier qui fait un bilan complet de notre état.

Au fur et à mesure de notre remontée, on croise du monde, une vraie autoroute cette grotte ! Entourées par une quarantaine de spéléo (ya pire comme vie !) ; dans les têtes connues, il y a Tom, Matéo, Jacques Delmotte, Fred, le grand patron Joël, Arnaud Dohmen, Renaud, Vincent, 2-3 autres dont j’ai oublié le nom !

12140849_10206542278208541_3038525782011093070_nOn arrive au niveau de la fissure, où se trouve la seule femme secouriste, fissure qui est équipée de façon à nous faire descendre puis remonter sans rien faire ! On prend un autre chemin pour la remontée avec pas mal d’étroitures et nous voilà sortie vers 15h30. Marie sortira vers 17h, les derniers spéléos vers 18h.

On lave et range le matos et on fait le débriefing. Ils sont contents de l’exercice, avec quelques fausses notes, sans plus. Nous, on a tenu nos engagements, on a honoré le RCAE, bref, on nous déteste ! La choppe est bien sûr offerte et chacun repart chez soi.

Nous avons particulièrement apprécié cette journée car cela nous a permis de nous rendre compte de l’ampleur d’un secours en milieu souterrain et des moyens mis en œuvre. On se rappellera du professionnalisme de Tom, de la patience de Matéo, des chiques de Sam et de la bougie de Jacques ! On remercie les orga pour leur boulot ainsi que tous les spéléos, qui nous ont prouvés une fois de plus que la spéléo est une bien belle famille sur qui on peut toujours compter.

Charlotte

Participants; Caro, Charlotte et tous les autres!

TPST: 7h

Evaluation Brevet A

C’est dans la carrière de Villers-Le-Gambon que Sylvain et moi-même nous nous sommes rendus ce weekend pour tenter le Brevet A avec une dizaine d’autres spéléos candidats. Objectif de la journée : parcourir 32 voies en moins de 6h. A l’origine, le tracé compte 33 voies mais les moniteurs nous ont épargné « l’amarrage en Vé », ouf ! A savoir que l’ensemble des voies correspond à un gouffre technique d’à peu près -500 m …12088328_10206499424497225_6347998029151234025_n
Nous étions frais comme des gardons mais tendus comme des crampes ! A tel point que les moniteurs se sont étonnés du silence religieux qui régnait dans l’arène. Nous avons entrepris le parcours si varié : échelles, fractios, main-courantes, parapluies, oppos … De quoi faire tremper sa topo soigneusement rangée dans la poche ! La déplier valait à la déchirer.10418499_10206499420657129_8479585206418615420_n
6h plus tard, non découragés, nous avons déséquipé une ou deux voies avant d’entendre le verdict du Jury. Malheureusement, n’ayant pas bouclé le parcours dans les temps, nous n’avons pas été retenus pour le casting. Mais ce fut un très bon entraînement, nos cuisses s’en souviennent !
Après avoir dégustés nos délicieux raviolis aux boulettes (oui, quand on s’épuise en spéléo, une simple conserve nous satisfait autant qu’un savoureux repas gastronomique), nous avons regagné notre couchage, histoire de reprendre des forces pour le lendemain.

Le programme du dimanche se déroulait cette fois sous terre. Et nous avons été amèrement déchirés l’un de l’autre, Sylvain dans le Réseau de Frênes, moi-même dans l’Abîme de Lesves.

Arrivés à Lesves, nous avons été accueillis comme d’habitude par Poupouce, le chat emblématique des lieux. Après quelques explications de Vincent sur le réseau, il entame l’équipement depuis le haut de la doline principale. Il aura fallu 130 m de corde, 50 moustif et tout de même 1 plaquette pour descendre à seulement 60 m de profondeur.. Oui, on l’a faite par les Plafonds, qui d’ailleurs n’ont pas été dépoussiérés depuis des lustres.. les arachnophobes vous êtes prévenus ! Une fois entrés, nous passons moultes ressauts (dont un parapluie ce qui est plutôt rare sous terre) puis nous sommes descendus par un beau P17 au milieu duquel on peut apercevoir la jonction avec le Trou des Jacinthes situé dans la doline secondaire. Après un petit détour vers le siphon aval, nous avons rejoint la rivière souterraine. Non décidés à nous tremper dans la voûte mouillante, nous avons fait demi-tour. Enfin, Fabrice, Murielle puis moi-même avons déséquipés sous l’oeil averti de Vincent.
TPST : 4H

De son côté, Sylvain avait rendez-vous à Lustin, pour s’aventurer dans le réseaux de Frênes. Partis avec Quentin qui passe aussi son brevet, ils retrouvent Moïse sur place, le moniteur qui va les guider dans la grotte. Là, ils font la connaisence de Lucas qui est également là pour son brevet, mais aussi d’Aurélie et Julien. Ces deux derniers, spéléos, ont été trouvés sur le bord de la route par Moïse en venant sur les lieux.
Après une série d’explication, concernant l’histoire de la grotte mais aussi la traversée qu’ils vont réaliser, les 6 spéléos s’engoufrent sous terre. Il faut savoir que la taille du réseau est très important, il est comparable au Souffleur de Beauregard en région liégeoise.
L’aventure commence par l’impressionnante descente dans le puits Roger, ensuite les spéléos se dirigent vers le « niveau inférieur » de la cavité, en traversant le Laminoir, la Salle SSN 72, la Salle du Murmure, la Galerie Zig Zag, pour atteindre le Pas-de-la-Mort. La visite se poursuit en suivant la rivière pour atteindre l’impressionnante cascade qu’ils escaladeront. Par la suite, ils se retrouvent en opposition dans un passage à plus ou moins dix mètres au dessus de la rivière. Le parcours continue jusqu’à la Salle sableuse.
Vu l’heure qui tourne, les spéléos vont faire demi-tour, en parcourant cette fois les belles salles du « niveau supérieur » de la cavité. Depuis la Galerie SSN, Moïse fait passer le groupe par un passage très étroit, mais c’était sans compter qu’il aurait du mal à le franchir. Avec de la détermination et un couscous parié, il finira par passer.
Pour la suite, l’exploration se poursuit par la Salle des Cheminées, la Galerie des Macaronis, la Salles des Français, la Salle de la Cigogne, la Galerie noire, pour atteindre finalement la Salle des Radicelles. Dans cette salle se trouve la sortie, mais pour l’atteindre il faut encore grimper les échelons d’une échelle, à la façon d’une via ferrata. Là-haut, de « belles » copines à 6 pattes les attendent. Quentin n’hésite d’allieurs pas à faire le ménage, pour libérer le passage. Vers 16h, tout le monde est sorti.
(Merci à Moïse, Julien, Aurélie, Quentin et Lucas pour cette sortie.)
TPST : +/- 5H

Toute l’équipe s’est finalement retrouvée à la Maison de la Spéléo à Namur pour écouter les commentaires des moniteurs qui semblaient satisfaits du niveau de tous les participants et pour recevoir (ou pas !) son diplôme. Bon… à l’année prochaine !

Sylvain & Clem

Participants : Sylvain & Clémence

Formation 26-27 septembre 2015 Karstologie/Géologie

Tout frais du matin, chauds comme des ptits pains, nous voilà à peine levés pour débuter sur les chapeaux de roues un weekend de cours théoriques et pratiques dans le cadre de la formation des Moniteurs Sportifs Educateurs.

La journée du samedi est menée par Yves Quinif (Professeur émérite de l’Université de Mons en Géologie fondamentale et appliquée) qui nous a donné rendez-vous au Gîte d’Etape à Han-sur-Lesse. Nous abordons d’emblée l’étude du karst au sens large : morphologie karstique, altération, hydrogéologie karstique, karstification (par enlèvement total et par fantômisation), types de karst, le tout extrêmement bien documenté en photos d’archives personnelles de notre professeur du jour. Particulièrement, la passion d’Yves pour les fantômes de roche est bien réelle et perceptible à travers l’exposé captivant de ses recherches. L’objectif final de cette formation étant d’éveiller le sens de l’observation, dès l’après-midi, nous sommes guidés par Yves dans les Grottes de Han. Il connait l’endroit comme sa poche et nous illustre ses observations sur son terrain d’étude de prédilection. Il est assisté par Sophie Verheyden (Géologue et chercheuse à l’Institut des Sciences Naturelles et collaboratrice scientifique à l’Université Libre de Bruxelles). Elle nous livre ses découvertes sur l’étude de stalagmites et de coupes de sédiments fournissant de précieuses informations pour la reconstruction environnementale et climatique. Ensuite, Serge Delaby (Géologue attaché au service de géologie de l’Université de Mons et spécialiste du risque karstique et minier) prend le relais d’Yves en tant que formateur pour nous montrer l’entrée de la grotte du Nou Maulin à Rochefort et notamment ses beaux exemples de coups de gouge. De retour au gîte, nous soupons avant de suivre un cours donné par Sophie sur les spéléothèmes pour clôturer la journée.

Le dimanche matin, les cours reprennent avec Serge qui nous fait part de notions de géologie : pétrographie (étude des roches), sédimentologie (étude des roches sédimentaires), de tectonique (étude des structures géologiques), de paléontologie (étude des fossiles) et de cartographie géologique. Des exercices de lecture de cartes géologiques sont réalisés, de même que la reconnaissance de roches et de minéraux apportés par Sophie et Serge. Après un lunch pris au gîte, nous partons en excursion sur le terrain. Arrivé face du majestueux Château de Resteigne, le long de la Lesse, nous débarquons dans une carrière désaffectée où nous attendent de magnifiques spécimens de fossiles qui ne demandent qu’à être découverts. Armés de marteaux et d’acide, nous voilà lancés, de plis en failles et d’étages géologiques en couches, à la recherche des bancs calcaires et de structures géologiques remarquables aux travers des différents niveaux de la carrière. La récolte de beaux fossiles, cristaux et roches sédimentaires en souvenirs clôture ce weekend ensoleillé riche en découvertes.

Arnaud S.

Participants : Solenn, Clémence, Sylvain, Arnaud S. (RCAE), Arnaud D. (CRSL), Delphine, Maud, Pierre (ULS), Jean-Marie et Henry.

Le Trou Bernard

C’est dans la commune d’Yvoir, plus précisément dans la vallée de Mont que l’on retrouve un nombre assez important de grottes fort appréciées des spéléologues. On peut notamment y trouver le Trou Dury, le Trou de l’Eglise, le Trou Wéron et le Trou Bernard (même si celui-ci s’ouvre dans cette même vallée de Mont mais sur la commune voisine de Maillen), ces grottes étant notamment réputées pour leur profondeur. C’est pourquoi nous avons décidé de visiter la cavité la plus profonde de Belgique, le Trou Bernard, qui descend à 120 mètres de profondeur (140 mètres si on ose se mouiller).

Pouvant emprunter différents chemins pour atteindre le fond, nous nous sommes donc séparés en 2 groupes de 4 : Simon, Clémence, Sylvain et Tim sont descendus par une série de puits (réseau Classique) tandis qu’Olivier, Charlotte, Kevin et moi-même avons emprunté un chemin moins vertical mais plus étroit (débutant par le réseau Number Two puis bifurquant vers le Puits des Fous). Ce dernier groupe arrivant à court de cordes (nous devions jonctionner avec les autres au bas du Grand Puits), nous avons terminé la descente vers la Cave en désescalade, où Kevin a admirablement fait l’opossum. C’est dans cette grande salle que les deux groupes se sont croisés et ont entrepris la remontée en empruntant le chemin de l’autre équipe.

Mais auparavant quelques téméraires ont poursuivi la descente jusqu’au siphon du gouffre (-120m), qui s’avérait commencer par un labyrinthe fort glissant et assez dépourvu de prises (selon Olivier il y avait bien des prises …mais fallait pas vouloir rester dessus trop longtemps !). Nous avons ensuite terminé notre route par la remontée des différents puits, en finissant par les Chicanes pour clore cette visite de façon sportive.

On peut aussi noter que cette région est dotée d’une grotte d’une autre espèce, assez kitsch, plus dédiée à la prière qu’aux étroitures : la grotte Saint-Antoine à Crupet. A recommander pour les amateurs de ciment et de légendes.

Nico

Participants: Clémence, Sylvain, Tim, Olivier, Charlotte, Kevin, Nico et Simon

TPST: 7h

Trou Wuinant

En ces lourdes chaleurs estivales, nous décidons de nous rafraîchir sous terre. Le choix se porte vite sur le Trou Wuinant, situé à Trooz, en périphérie liégeoise. Une petite marche d’approche dans les bois nous mène à l’entrée de la grotte. Les cordes sont rapidement mises en place et toute l’équipe franchit l’étroiture verticale très facilement. S’en suit quelques fractios pour finalement atteindre le fond de la grotte, où la nappe phréatique affleure. Petite progression les pieds dans l’eau jusqu’au siphon, puis l’équipe entame la remontée. L’étroiture verticale ne posera pas plus de problème à la remontée (quand on connait la technique ;-)). Sortis de la grotte, notre deuxième séance de rafraîchissement se passera à la piscine, afin de faire passer les chaleurs d’été mais aussi de se nettoyer un petit peu…

TPST : 2h30
Participants : Alex, Sylvain, Pierre et Thomas

A Béron-Ry, ça ne rigole pas ..

C’est sous un soleil de plomb, que nous nous sommes retrouvés vers 9h au local pour nous préparer à visiter une grande cavité belge… le chantoir de Béron-Ry.
Pour nous préparer à notre camp d’été au Gouffre Berger, nos moniteurs préférés ont eu la magnifique idée de nous donner un entrainement presque militaire. Pour ce faire, nous avons chacun eu un kit rempli de cordes (1000 mètres pour le mien ;)) et un bidon rempli de bouffe (heureusement pour la survie) à trimbaler dans la grotte.
Une fois arrivé sur les lieux, nous nous sommes engouffrés sous terre, divisés en 2 groupes. Olivier, Vinnie, Clémence et Sylvain d’un côté, Arnaud, Charlotte, Caro et Antoine de l’autre. Séparés pour passer les étroitures d’entrée, nous nous retrouverons plus loin, dans l’impressionnante grande faille (qui est sans doute une diaclase, mais soit !). Nous continuons ensuite en descendant dans le fond, puis, parcourons quelques galeries pour atteindre une grande salle. Toujours équipés de nos kits, c’est à cet endroit que nous avons cherché longtemps notre chemin. Une fois retrouvé, nous arrivons près de la rivière, qui était à sec. Nous la descendons pour arriver dans une galerie où l’eau coule à nos pieds. De là, Oli propose à ceux qui veulent -et qui y arrivent- de grimper à l’aide d’une corde en place une paroi boueuse et de fait bien glissante, pour atteindre une curiosité de la grotte, l’Affluent alpin. Difficilement accessible, nous pouvons en effet admirer une « cascade » (plutôt une belle douche d’eau froide). Caro, ne sachant plus se retenir, va d’ailleurs y faire discrètement une pause sanitaire… mais c’est sans compter que l’eau ruisselle jusqu’aux pieds des autres qui attendent plus bas…
Après avoir progressé pendant plus ou moins 4h, il est temps de rebouter chemin. Mais ce retour fut éprouvant avec nos kits. Clémence, en tête, a pour sa part cherché longtemps la sortie dans les éboulis, mais heureusement Oli est arrivé pour l’éclairer.

Avant la sortie nous avions dit à Alex d’appeler les secours à 20h00, c’est à 19h55 que Clémence se précipitera sur son GSM ! C’est après avoir lavé 380 m de cordes (qui n’avaient servi à rien!) que l’on s’est dit qu’il serait grand temps d’avoir de nouveau kits!

Cet exercice s’est finalement avéré très enrichissant et était un excellent entrainement. De plus, la cavité était vraiment superbe et très grande, nous avons pu constater que la nature est bien faite !

Clémoumoutte et Sylvain

Chantoir de Ronsombeux

En ce samedi ensoleillé, nous décidâmes de nous rendre au chantoir de Ronsombeux. L’itinéraire vers le chantoir fut effectué de mémoire (d’Alex), ce qui nous permit de visiter quelque peu la région et de nous fondre dans le décors. Une fois la grotte trouvée, nous enfilâmes nos combinaisons pour pénétrer dans le gouffre, dont le froid contrastait fortement avec la chaleur extérieure. Caro, personnage clé de cette journée, se lança dans l’équipement en essayant de distancer son moniteur poursuivant qui tentait en vain de lui fournir des suggestions pour amarrer la corde en bonne et due forme… Quelques fractios plus tard, nous nous retrouvâmes tout au vestiaire pour se débarrasser de notre équipement SRT.

Par la suite, le groupe se divisa de façon à chercher le chemin, en crapahutant dans les blocs. Le chemin fut vite trouvé de nouveau grâce à la mémoire d’Alex et eu peu à son pif également. Une petite désescalade nous permit enfin d’atteindre le siphon, où nous nous prêtâmes à une séance photo. La sortie se fit en toute décontraction et fluidité, avec Benja à la manœuvre du déséquipement. Notons cependant l’espièglerie de Caroline qui osa arroser son vulnérable (et néanmoins vénérable) moniteur lors de la sortie par la buse. La suite ne fut qu’un histoire d’arroseur arrosé et de vengeance bien proportionnée.

Tpst : 3h45

Participants : Caroline, Charlotte, Benja, Antoine, Luca, Tim, Sylvain et Alex

 

Bourgogne

Sortie du week-end du 1er mai 2015 en Bourgogne (Côte d’Or) près de Francheville pour faire le réseau de la Combe-aux-Prêtres

Jeudi 30 avril départ en petit effectif (Olivier, Charlotte et Claire) direction 500 km plus au sud, dans la région des vignobles français.
Départ 18h30, arrivée 5h après au domicile Durupt à Marigny-le-Cahouet où une bonne nuit de sommeil les attendait. Avec la pluie battante à l’extérieur, il faut apprécier l’ironie du nom du village…le séjour s’annonçait humide Rue de la Cure…

Ils se réveillèrent dans l’ancienne écurie vers 9h, au son des cloches annonçant par la même occasion un premier mai pluvieux, mais comme disent les Bourguignons : « Rosée du soir et fraîcheur de mai appellent du vin et beaucoup de foin. » !
Petit déjeuner prit, affaires préparées et les voilà partis pour le réseau de la Combe-aux-Prêtres, à une heure du lieu du dortoir.
Arrivés sur place, directement ils se dirigèrent vers « le trou » … il pleuvait toujours au dehors et l’appel des profondeurs se faisait entendre.
Olivier équipa donc l’entrée puis Claire suivit, Charlotte fermant la marche (que dis-je, la descente !).
Trois entrées se distinguent : une entrée naturelle au nord, entrée A (Puits du Soucis), et deux autres entrées ouvertes plus tard : au niveau du réseau Nord, entrée B (Combe-aux-Prêtres proprement-dite) et au niveau du réseau Ben, entrée C (Gouffre de la Rochotte).
Ils entamèrent d’abord un puits de 57 mètres au niveau de l’entrée B afin d’équiper leur sortie du lendemain, dans l’optique de faire la traversée du réseau en commençant cette fois-ci par l’entrée C.
Dans celui-ci, on peut distinguer 2 parties : la première jusqu’à -30 m est verticale, la seconde est entrecoupée de paliers plus ou moins importants. Le gouffre débouche à -57 m dans l’angle d’une salle avec galerie amont (la Galerie Nord) et aval (en direction de la Vire, où ils prévoyaient d’aller afin de vérifier les équipements permanents). Le niveau d’eau de la rivière au niveau de la Chatière était à 20 cm au-dessus de la normale, rien d’inquiétant pour l’instant malgré le petit courant (sauf peut-être pour Charlotte qui en avait déjà jusqu’à la taille). En passant par un petit « ramping » dans l’eau, ils débouchèrent sur la Salle aux Merveilles…quelles beautés leur réservaient cette grottes… des gours, des cristaux de roches, des fistuleuses fléchées, des colonnes, des chaudrons et des draperies « à gogo »…toutes les parois brillaient à la lueur des lampes. Puis ils débouchèrent sur le Lac de Glaise (où malheureusement pas d’otarie pour ce jour-là) et continuèrent jusqu’à la Vire (matériel impec ! ok pour demain). En continuant sur leur lancée, ils arrivèrent à la Salle du Balcon où, en grimpant un peu, ils pouvaient avoir une vue imprenable sur une salle remplie de fistuleuses de plus d’un mètre de long recouvrant tout le plafond… Ils firent demi-tour un peu avant la Galerie aux Gours pour prendre le temps de faire la partie Nord du réseau (GN). Dans la Galerie des Merveilles, pause pique-nique avant d’aller dans la GN. Ici l’ambiance ressemblait plus à celui d’une cathédrale avec de hauts couloirs où des intrusions se distinguaient nettement, de couleur maronnâtres, semblant être très peu altérées par l’acidité de l’eau contrairement à la roche calcaire. Après avoir exploré pratiquement tout le Réseau Nord, ils firent demi-tour et retournèrent à la surface ; plus de 7h sous terre et plus de 2,5 km de galerie, ils en avaient dans les pattes !
Le soir, un bon repas chaud (ou pas selon que l’on aime le cumin aux lentilles!) et une bonne nuit de sommeil pour la longue journée du lendemain.

Le lendemain, tous trois levés à 7h30, départ à 9h ! 10h sur les lieux ! Ça y est, la traversée, enfin !!!
Malheureusement, arrivant sur place (c’était déjà « l’autoroute » avec la venue des chers compatriotes parisiens), une voix sortant du « trou » parle de « corde des Belges sectionnée » …mauvais augure… et la pluie ne s’arrêtait pas …allant aux renseignements, ils apprirent qu’un rocher d’une cinquantaine de kilo était tombé dans le premier puits et avait sectionné leur corde plus bas …mais en plus de cela, la crue avait monté et le niveau de l’eau se trouvait maintenant à 85 cm au-dessus de la normale : la Chatière entière était noyée et en plus il y avait beaucoup de courant … impossible de passer et de faire la traversée… ils décidèrent donc d’aller voir l’entrée naturelle ; malheureusement, de ce côté-là aussi c’était « l’autoroute …en août ! »… ils se résignèrent donc à ne pas attendre et reprirent le chemin en direction de l’entrée du réseau Ben (Gouffre de la Rochotte) après avoir grignoté quelques choses.
A l’entrée de cette partie-ci, plantée au beau milieu de la forêt, un magnifique puits de 95m les attendait (descente et montée) ; avec pour Claire et Charlotte l’occasion de s’entraîner sur des fractios et des déviations un peu plus compliqués que d’habitude. En bas, ils « atterrirent » juste à côté de la Cascade où, à cause de la crue, le débit était intense. Ils allèrent donc visiter les alentours du puits où les salles étaient remplies de gros blocs détachés mais ne pouvaient aller bien loin à cause de la montée des eaux, siphonnant alors de nombreuses parties du réseau. Ils remontèrent donc et s’arrêtèrent au bivouac des autres spéléo où des Franciliens leur ont offert …de la Chimay bleue! Ils reprirent le chemin de Marigny où les parents de Charlotte les attendaient avec un bon pot-au-feu ! Une belle soirée en perspective ! Et malgré la déception de n’avoir pu faire la traversée à cause de la crue, ils gardaient de magnifiques images de leurs péripéties sous terre.

Le lendemain départ de la Rue de la Cure et, passage dans la Bourgogne oblige, visite d’une cave en fin de matinée, plus au sud, au niveau de la Route des Grands Crus, à Morey-St-Denis près de Gevrey-Chambertin : le domaine Familiale Hubert Lignier, famille de Claire. La dégustation de plusieurs vins en cave typiques clôture ce weekend humide.

Retour sur Liège en début d’après-midi, souvenirs et papilles bien beaux…

Claire

Participants: Olivier, Charlotte et Claire

C’est trop fort, Barchon!

Tous les ans, le dernier weekend d’avril, le Squad organise un parcours spéléo au fort de Barchon. Ce parcours est inspiré de grotte offrant un exercice technique et spécifique pour tous les spéléo de Belgique et des pays frontaliers. Il représente la traversée d’un dénivelé de plus ou moins 350m pour un développement de plus de 2000m et d’une durée moyenne de 5 ou 6 heures. Il est scindé en 6 réseaux en fonction de leur spécificité.

C’est pour améliorer leur technique qu’Olivier, Vinnie, Antoine, Solenn, Morgane et Pierre se donnent rendez-vous au local à 17h30 pour prendre la route de Barchon et s’engouffrer aussi tôt dans le parcours B (comme « Bonne condition physique »). Super parcours qui débute par un quatre pattes dans un long tunnel qui ressort au milieu d’un pré. C’est avec un sentiment de prisonniers évadés, que l’on rejoint la tour d’aération pour son ascension, ce qui permet de peaufiner la technique des parapluies avant de redescendre dans un long souterrain qui rejoint le fort, entrecoupé d’une sympathique petite baignoire à éviter! Ils en ressortent vers 23h.

Pierre et Vinnie se décident pour le parcours D tandis que les autres rejoignent Jérôme, Cécile, Vincent, Charlotte, Caroline et Sylvain pour le parcours J (comme « Jupiler »!). La traditionnelle soirée fondue peut alors commencer!
Dans la nuit, les plus motivés (à la fois encore aptes après le parcours J et non occupés à faire connaissance avec les membres du Squad) décident de faire le fil d’Arianne, très bruyamment! Alex, qui avait d’autres projets, nous a quand même honoré de sa présence au milieu de la nuit!

Sylvain, Vinnie, Antoine, Caro, Solenn et Morgane décident de dormir sur place et, par chance, dégottent un petit entrepôt totalement vide. Levés vers 10h30, après un long débat impliquant les premières lettres de l’alphabet, ils se décident finalement pour le parcours C (comme « couché »). L’équipe est rejoint in extrémiste par Maude (à prononcer Mode) avant le départ vers 12h. Le parcours C comporte bien évidement toute une série de rampings étroits mais aussi quelques puits assez marrants dont notamment une sortie de puits assez étroite dans une lucarne ! Un parcours assez sympa et pourvu de panneaux indiquant la mauvaise direction afin de pimenter un peu la journée. La tête de l’équipe composée de Caro, Solenn et Morgane aura heureusement le temps de trouver un chemin alternatif (après de multiples tentatives) en attendant les autres.
TPST : 3h.

À 15h30, après une rapide restauration des troupes, il ne reste que Vinnie, Antoine, Caroline, Charlotte, Solène et Sylvain. Vinnie et Solenn décident alors de s’orienter vers le parcours E (comme « étroiture ») tandis que les autres optent pour le parcours D (comme « divers ») qui débute par un puits avec une échelle de spéléo.
Un embouteillage s’étant formé au niveau de la coupole du parcours D, la fine équipe et son éternelle patience bifurquent vers le parcours E en empruntant un toboggan et retombent nez à nez avec le reste des troupes RCAE (Vinnie et Solenn pour ceux qui ne suivent pas)! Après quelques étroitures, on arrive dans une coupole jonchée de mains courantes, descente par un puits avec passage de noeud. On enchaîne sur le réseau Ronald suivi du puit du chef, très étroit (il devrait être renommé le puit du brochage). On arrive à l’endroit le plus fun du parcours, le passage d’une laisse d’eau sur bateau pneumatique! Caroline et Charlotte le font à deux, option plus mouillée mais « tellement plus rigolo »! Après une étroiture très sévère où les filles poussent les plus grands, on arrive sur le coffre de tête où se trouve un parcours de corde.
TPSST (temps passé sous et sur terre) : 3h

L’équipe, de plus en plus réduite, profite d’un moment de répit pour mettre à contribution l’ensemble des membres du Squad afin de retrouver les clés de voiture de Caro confiées à une volontaire un peu trop volontaire qui les avait Fort bien caché.

Après une seconde restauration, Charlotte arrive à motiver Caroline et Sylvain vers 20h30 à faire le parcours B, et comme j’ai promis de ne rien balancer, je ne parlerai que du selfie pris en haut de la tour d’aération. Dommage que l’appareil photo n’avait plus de batterie, je suis sure que la photo aurait été chouette!

Ambiance beaucoup plus calme à la buvette, où un petit verre de kir fait office de récompense. Départ de ce lieu Fort en émotion vers 2h du matin, pour profiter du dimanche et savourer au maximum nos courbatures!

Participants: Olivier, Vinnie, Antoine, Solène, Morgane, Pierre, Charlotte, Caroline et Sylvain

Yorkshire Dales

Pour Pâques, notre club a décidé de passer ses vacances dans le Yorshire… Le Yorkshire, là où le soleil brille, où les faisans traversent la route sans regarder, où les moutons ont des têtes noires, où les grottes sont larges, où les sous-combi sont tricolores, où le cidre se vend par bouteille en plastique de 2L, où le ronflement est une douce berceuse et où le petit déjeuner est toujours servi.

Samedi

C’est pour cette magnifique région que Jérôme, Alex, Caroline, Benjamin, Vincent, Solenn, Arnaud, Antoine, Tim et Luca nous sommes levés de bonne heure pour un rendez vous au local à 7h 20, pour un départ de bonne humeur à 8h.

Le trafic calme (ainsi qu’une organisation sans faille) nous permet d’arriver plus tôt que prévu à Calais et ainsi de prendre le bateau plus tôt, soit celui de 12h30. En attendant la traversée, un petit retour en enfance s’impose dans les jeux gonflables mis à disposition ainsi qu’une petite visite des parents de Benjamin.
Après une traversée tout aussi calme, la joyeuse troupe reprend la route, mais cette fois-ci à gauche, pour parcourir les 600km et arriver ainsi à Casterton.

Deux voitures sur trois font un arrêt à Ingleton pour manger un morceau et assister à la kermesse annuelle du club de cricket de la ville, rapidement rejointes par la troisième voiture ne voulant pas rater une ambiance « english ». Après avoir consommé des produits locaux, c’est le moment de se diriger au bout du monde en empruntant cette petite route sinueuse pleine de gibier pour se rendre à la Bull Pot Farm, notre hébergement perdu au milieu de la lande.
Benoît, Maud et Thibaut, membres du club de l’ULS d’Arlon, nous rejoignent au gîte dans la soirée et Solène est élue boulet de la semaine pour avoir oublié son harnais!

Dimanche

On engloutit le premier « typical English breakfast » d’une longue série avant d’aller à Ingleton pour faire les magasins.

Dans l’après midi, plusieurs groupes se forment:

Benoît, Antoine, Maud et Solenn décident de faire la cavité Wretched Rabbit. En rampant dans un conduit très mouillé et très étroit sur environ 900m, ils font demi-tour après s’être rendu compte qu’ils se sont trompés de grotte!

Arnaud, Alex, Tim, Thibaut et Luca ont eux trouvé la bonne entrée de Pool Sink! Après un début étroit avec passage par une baïonnette, Alex équipe rapidement les beaux puits qui donnent accès à de larges méandres.

Quand à Vincent, Benjamin, Caroline et Jérôme, ils décident de consacrer leur après-midi à la découverte de la vallée. Après avoir accompagné les autres aux prétendues entrées de grottes, ils errent dans la lande pour une séance photo au milieu des carcasses d’animaux, des rivières et des animaux sauvages. Une petite bronzette s’impose devant une des grottes de leurs camarades, tout en buvant la bouteille d’eau de ces derniers « afin de mieux gérer nos ressources »!

François², Olivier, Charlotte, chocolats belges et bières spéciales, qui ont pris la route le samedi après-midi, en passant par Rotterdam, avec une traversée de 12h en bateau jusqu’à Hull, où les cabines sont très petites et le breakfast est à volonté, sont arrivés à Ingleton vers midi pour une petite séance shopping de 3h! Pressés de se retrouver sous terre, ils vident à peine la voiture et se dirigent vers Bull Pot of the Witches, grotte situé à 100m du gîte. Equipée rapidement par Olivier, on commence par descendre un puits extérieur d’environ 20m attaché à un arbre qui surplombe l’entrée. On s’engouffre sous terre par un large passage coudé, qui nous mène à une courte main courante donnant accès au puits d’environ 20m fractionné. Un deuxième puits de même longueur nous emmène près de la rivière que nous pouvons suivre. Nous pouvons également faire une petite escalade pour nous retrouver dans la Long Gallery, un tunnel assez large.

Une deuxième voiture du club de l’ULS constituée de Pierre et Muriel Cartri, Carole et Delphine arrive dans la soirée.

C’est enfin tous réunis que nous partageons de bon coeur notre repas apporté par Benoît, cuisses de canard -confites- aux lentilles.

Lundi

Pour cette première journée où le groupe est au complet, nos 20 spéléos fringants vont s’attaquer au système Ease Gill, qui fait partie du plus vaste système souterrain du Royaume-Uni, le 3 Counties System, qui comporte environ 89 km de galeries réparties les 3 comtés : Cumbria, Lancashire et Yorkshire (http://www.rrcpc.org.uk/easegill/). Pour ce jour, nous nous cantonnerons à la visite des réseaux amont du réseau d’Ease Gill, à savoir Top Sink, Pool sink, Wretched Rabbit et County Pot, dont les entrées se situent dans la vallée éponyme. La marche d’approche, d’à peu près 30 minutes depuis le gîte, permet de profiter des paysages bucoliques de la lande, avec ses grandes étendues herbacées, ses murets de pierres sèches et ses moutons. Une fois la vallée d’Ease Gill atteinte, les 4 groupes prennent chacun la direction de leur cavité.

Top Sink, visitée par Alex, Tim, Charlotte, Jérôme, Vincent et Arnaud, équipée par ce dernier.
Cette cavité correspond à l’extrême amont du système d’Ease Gill. L’entrée se fait dans une doline jouxtant le ruisseau. Après un passage légèrement humide et quelques crapahuts, on atteint une zone joliment concrétionnée, où on en profite pour faire une séance photos. La suite est une succession de méandres, souvent étroits et donc la seule surlargeur se trouve au niveau des pieds (comme un trou de serrure inversé). Vincent, avec son matos photos, est contraint de ramper, alors que Charlotte gambade. Les autres se la jouent à l’égyptienne. Arrivés au premier puits, Jérôme et Vincent, nos deux photographes attitrés, préfèrent faire demi-tour (cavité beaucoup trop large pour eux :-)). Jérôme en bas du puits prévient quand même tant bien que mal qu’il faut absolument prendre une photo du puits et allume l’éclairage à fond.

La suite sera encore méandre sur méandre, avec un second puits, et par la suite des secteurs beaucoup plus larges et confortables, avec de belles morphologies de conduits et quelques concrétions. La rivière souterraine et le réseau fossile se recoupent régulièrement et on emprunte tantôt la première à 4 pattes, tantôt le second en oppo. Quelques séances photos et on fait demi-tour pour ré-affronter les méandres. Charlotte se charge du déséquipement et c’est sous un soleil radieux que nous sortons de cette cavité.

Traversée Wretched Rabbit-Pool sink, réalisée par Antoine, Benoît, Solenn, Maud, Carole et Delphine. Les cordes étant déjà présentes, les puits sont faciles à descendre. Il faut ramper jusqu’au collecteur puis remonter par des méandres, avec une petite erreur de 10m trop haut en oppo!

Pierre, Muriel, Thibaut et Benja ont fait la traversée inverse.

County Pot: réalisée par Caroline, François², Olivier et Luca. Il s’agit d’une boucle équipée par les bons soins de Caroline qui présente un Snake, méandre très étroit en ramping. L’oubli en bas du puits du kit avec les gourdes leur permet d’approfondir leur connaissance de la grotte! S’ensuit la partie large des méandres puis la présence de lames de rasoir, signe de nombreuses turbulences dans le passé.

A la sortie, différents groupes se retrouvent pour profiter du soleil en se reposant, en bronzant….ou en courant…beaucoup…pour éliminer l’effet d’un petit bonbon (chique ou autre gougouille) au Red bull! On fait sécher les combi, on patauge dans l’eau, Luca tombe…deux fois, précisément au même endroit -pour être sur, peut-être.

Les pâtes bolognaise clôturent la journée ainsi que le Tiramisu de Luca.

Mardi

Journée tant attendue car il s’agit de la découverte de Gaping Gill. Un réseau et pas des moindres, car il fait partie des plus grands mondiaux. Entre autre, Main Shaft, un large puits de 110m de profondeur où se déverse une cascade dans l’une des plus grandes salles souterraines d’Angleterre.
Un lieu mythique, mystique, peut être les deux. On nous en a parlé, beaucoup, en bien, en mal, l’évaluation de notre endurance, un mauvais souvenir pour certains, un gros examen pour d’autres. Un rêve dont on n’osait touché du doigt il y a un an.
Ce matin, le bacon a un goût de conquérant.

Appréhension et excitation nous donnent l’entrain nécessaire pour la marche d’approche d’environ une heure dans le parc national du Yorkshire, sous le soleil, aux abords d’une rivière, au milieu des moutons, dans ce cadre magnifique où se dévoilent peu à peu quelques entrées souterraines.

Vu le temps magnifique qui s’annonce, Jérôme, Vincent et Muriel décident de faire une randonnée. Rejoint par Antoine et François² ne se sentant pas en forme pour descendre sous terre, on accompagne tous les groupes devant leurs entrées respectives puis on monte jusqu’au sommet de Little Ingleborgouh. On emprunte un autre chemin pour la descente.
On parcours ensuite la région pour faire les courses, on rafle tout sur notre passage; oeufs, bacon, saucisses, moutons, bières, cidre….la dame nous regarde bizarrement… « oui oui vous avez bien compris…on veut 42 côtes d’agneau s’il vous plaît! »

Pendant ce temps là, pour parcourir au maximum ce réseau, nous nous divisons en trois groupes, pour trois entrées différentes avec objectif de tous nous retrouver dans la Main Room, où arrive la cascade.

Bar Pot: visitée par Alex, Benoît, Luca, Solenn et Benja, équipée par ce dernier. L’entrée se situe à courte distance de la tête du premier puits. Suivie d’une zone d’éboulis puis d’un grand puits d’environ 40m.

Lateral Shaft: il s’agit de l’entrée de Main Shaft par Jib Tunnel, un passage latéral pour éviter de progresser -trop- dans la cascade. Il se découpe en 2 puits de +/-55m, quelque un peu arrosés, avec 2 fractio dans le dernier, équipés par Olivier pour Arnaud , Tim, Carole et Delphine.

Flood Entrance: réalisée par Pierre, Thibaut, Maud, Caroline et Charlotte. Egarés évidemment par Pierre, on progresse dans les nombreux méandres s’offrant à nous. Thibaut équipe les deux puits d’une quinzaine de mètres situés dans des failles pour rejoindre un tunnel sculpté par le courant. S’ensuit 2 gros puits circulaires, où une déviation est longue à passée.
En bas, attend l’équipe d’Alex. Ensemble nous nous dirigeons en rampant dans une galerie phréatique vers la Main Room. Séance photos oblige, nous laissons nos kit pour explorer le réseau de l’est. S’offre alors à nous des salles immenses et des concrétions à perte de vue.
La cavité est longue et sportive, certains fatiguent, il faut pourtant garder des forces pour le retour. Nous décidons de faire demi tour et nous sommes rejoint par le groupe d’Olivier qui a parcouru tout le réseau.
On réorganise les équipes: Alex, Benoît, Benja, Solenn et Tim sortiront par Flood Entrance, Arnaud, Olivier, Luca, Carole et Delphine par Bar Pot et Pierre, Thibaut, Maud, Caroline et Charlotte par Lateral Shaft. La remontée se fait sans problème.

Presque la moitié de la troupe découvre depuis peu les merveilles de la spéléo, ayant encore moins l’habitude des immenses salles et des grands puits. Aujourd’hui, ils ont fait Main Shaft et 110m à coté d’une cascade, ce n’est pas rien!
Et on s’y est cru, là, sur cette couverture de magazine de sport extrême, ici, dans cette émission sur les splendeurs de la nature. On était tout, mais surtout on était rien, face à ce gouffre, face à cette eau. On nous apprend à être là, en sécurité, entre la paroi et le vide, en harmonie avec la corde, à admirer, à halluciner, à rêver. Il faut se presser, car les copains attendent, dans l’eau, dans le froid. Quelques minutes, juste quelques minutes qui nous rappellent notre place. Juste une impression de liberté.

C’est avec un sourire béa qu’on a dégusté le rôti de boeuf, ses pâtes et sa salade. Sa sauce porto avait un goût de victoire.

Mercredi

Cow Pot: Olivier, Arnaud, Jérôme et Charlotte les seuls motivés à descendre sous terre après la grosse journée de la veille, prennent la route pour la compote party! La sortie commence bien avec l’oublie de la topo au gîte, où Jérôme en grand homme qu’il est, se dévoue pour retourner la chercher! En l’attendant, Olivier commence à équiper le magnifique puits extérieur recouvert de mousse. L’entrée souterraine se fait par une étroiture relativement sévère oblique descendante. Des méandres donnent accès à une corniche où l’on installe une main courante aérienne jusqu’à l’entrée d’un puits de 40m divisé en plusieurs ressauts qui surplombe une grande salle d’éboulis. Passage dans le collecteur, très beau vers l’amont avec des coups de gouge très caractéristiques d’une grotte active. On parcourt les jolis méandres entrecoupés de marmites relativement profondes. Stoppés par de trop nombreux éboulis, nous voyageons vers l’aval pour découvrir les larges galeries du collecteur avec ses galets roulés et ses sédiments au sol.
Retour vers le gîte où l’apéro nous attend. Et oui, bien sûr qu’on a oublié la topo près de la grotte!

De leur coté, le reste de la troupe se dirige vers Ingleton pour une randonnée à la découverte des cascades de la région. L’endroit est très touristique mais cela n’empêche pas au groupe de profiter de la beauté du paysage. Cinq valeureux montent jusqu’au sommet, pour, soyons original, faire une sieste au soleil!

Et pour finir en beauté, ce soir, c’est Barbeuc, sans patates, avec légumes en papillote et chamalow grillés! Tout le monde s’étant bien reposé la journée, la soirée fut plus longue et agitée que les autres!

Jeudi

Tattam Wife Hole: Alex, Arnaud, Benja et Charlotte prennent la route à la découverte de cette cavité au nom plus qu’atypique, au pied d’Inglebrough.
La marche d’approche au milieu des landes est plus longue que prévue (environ 2h), en effet, la femme de Tattam se cache! Après avoir ratisser toute la vallée, on pique nique enfin devant son entrée.
Arnaud équipe la grotte avec une corde de 120m qu’il doit couper au fur et à mesure de sa progression. Autre chose qu’il a fallu couper, les cheveux de Charlotte pris accidentellement dans le descendeur lors du premier puits…Quatre puits nous attendent ainsi que de belles concrétions.
Pour éviter un duck fortement mouillé, on équipe une main courante dans une étroiture juste au dessus, où l’entrée du passage se fait dans une lucarne. Passage relativement pénible pour Charlotte ainsi qu’à déséquiper.
On continue jusqu’à la tête du dernier puits (env. 20m) que nous décidons de ne pas réaliser faute d’épuisement et de temps.
Récompense ultime en sortant de la cavité, couché de soleil sur la vallée, juste rien, même pas un petit mouton pour briser le silence.
Retour plus rapide dans l’obscurité grandissant à la frontale, en coupant par la lande (trop facile de prendre le sentier!) sous le regard inquiet des brebis surveillant leurs méchoui agneaux.

Ireby Fell Cavern: quant on part en vacances entre francophone, on oublie vite que l’on est à l’étranger. Heureusement, certains détails propres au pays nous le rappellent; en Angleterre, il ne s’agit pas seulement des moutons ou du cidre, mais également de l’humour. Aaaah, l’humour british! Il est partout…même sous terre! Certains noms de grottes nous avaient déjà donnée un avant goût, nous l’avons retrouvé dans cette cavité.
Pierre, Tim, Antoine, Thibault et Maud font une marche d’approche d’environ une demi heure pour découvrir la grotte dans une doline. L’entrée se fait par un tube métallique puis l’accès au puits est aérien dans un méandre. Il y a une succession de 5 puits (nommés Ding, Dong, Bell, Pussy et Well), certains reliés par des mains courantes hautes qu’il faut passer en oppo. La cavité est entrecoupé de méandre parsemé de magnifiques concrétions. En bas, d’immenses salles, certaines vides, d’autres avec des éboulis, nous conduisent jusqu’au siphon. Par chance, la grotte n’est pas très flottée par rapport à d’habitude, les tenues néoprène n’ont servies à rien!
L’humour? Il faut être connaisseur. Ou plutôt…anglais! Il s’agit d’une célèbre comptine populaire du pays dont les paroles sont: « Ding, dong, Bell; Pussy’s in the well. Who put her in? Little Johnny Flynn. »

Vincent, Benoît, Luca et Solenn rejoint peu après par Caroline, décident d’aller déséquiper Pull Pot. Ils explorent plus longuement la cavité.
Une balade improvisée faite par Caroline et Muriel les emmène près d’un mouton piégé dans des barbelés. Ne pouvant rien faire, elles préviennent un cottage des alentours de la situation. Après l’excursion dans la grotte, Caroline se sentant l’âme d’un héros, retourne au près du mouton avec en renfort Tim, Solène et un couteau suisse permettant ainsi de liberté la pauvre bête.

Olivier et François² décident de faire Cow Pot -et d’en retrouver la topo- avant de reprendre la route pour le continent. Dommage pour eux, ils ont loupé le gigot d’agneau avec pommes de terre et brocolis à la crème!

Vendredi

Un réveil de bonne heure pour Benoît et Maud qui reprennent la route pour le plat pays.
Alex, Jérôme, Arnaud, Benja, Muriel, Caroline et Charlotte décident de faire Ireby Fell Cavern. La descente équipée par Arnaud est rapide malgré une déviation difficile, la remonté, déséquipée par Benja, est ralentie par Muriel, souffrant d’une douleur au bras.

Pendant se temps, Vincent, Antoine, Solenn, Carole et Delphine explorent les alentours du gîte. Ils se promènent dans un « mini-canyon » avec des « mini-cascades » sur environ 10km. Ils font tout le versant de la colline et remontent par des cascades sèches pour retrouver le gîte.

Pierre, Thibaut et Tim descendent dans Lancaster Hole. Il faut marcher longtemps jusqu’au collecteur, puis ramper. C’est très mouillé car on remonte le lit de la rivière. Après avoir contemplé quelques concrétions, on remonte et manque par deux fois la sortie! Tim équipe pour la première fois et s’en sort à merveille.

Le poulet au curry nous met en condition pour passer une bonne nuit, hélas la horde de spéléo anglais débarquée dans la journée détruit toutes nos chances!

Samedi

Pierre, Antoine, Tim, Solenn, Delphine, Luca, Arnaud et Charlotte partent pour faire la traversée Simpson’s Pot. Après une marche d’approche d’environ 15 min, nous peinons à trouver la grotte. Après un puits d’entrée, il y a un ramping dans l’eau sur environ 500m. Cette traversée est un enchaînement de huit puits que Pierre équipe et qu’Arnaud déséquipe en rappel. Il y a deux petits puits, puis deux grands d’environ 20m. Antoine loupe une déviation qui l’oblige à faire toute la descente dans la cascade. La progression se poursuit dans des méandres flottés et des désescalades jusqu’au collecteur. La tête de groupe fait une échappée et l’arrière a du mal à les rattraper. En les attendant et pour éviter de se refroidir, ils entreprennent un exercice de réchauffement en tournant dans une petite salle tout en faisant des flexions! La remonté se fait par un puits de 10m.

Le reste de la troupe s’occupe du grand nettoyage du gîte avant de retourner à Ingleton pour acheter des souvenirs comestibles. Nous décidons de clôturer la semaine par un restaurant le soir, on teste donc à midi la restauration d’un pub! Repus et convaincus, on y retourne en fin de journée pour dégusté burger, fish and chips et autres moutons, autour de nos dernières Guinness.

Dimanche

Pas de petit déjeuné servi ce matin, ce qui annonce le dur retour à la réalité. On remplit les voitures, on s’échange les CD. La route sinueuse tant empruntée nous parait plus courte. La lande défile derrière nos vitres, la musique les fait vibrer. La fin d’un générique de film, la fin du séjour. Les moutons sont contents. Nous pas.
Plus de 600km de route avec plus ou moins d’ambiance dans les différentes voitures, la pause obligé au Burger King, on arrive à Douvres où certains prennent de justesse le bateau. En effet, la voiture d’Arnaud (oui oui, Arnaud!) se trompe d’embarcadère!
On profite de la traversée pour faire le débriefing. Le Yorkshire est un endroit épatant particulièrement pour les spéléo, offrant de nombreux réseaux. Ils y en a pour tout le monde, pour tous les niveaux, pour tous les goûts, les grottes étant plus belles les unes que les autres. La trempée, la méandreuse, la vertigineuse, chacun à sa préférée.
On fait les dernières photos de groupe, on teste les parfums, les conducteurs font une sieste puis on reprend la route pour la dernière ligne droite…à droite! Benja, habitué, conseille de passer par Lille pour éviter les possibles embouteillages de Bruges-Bruxelles des retours de mer. La voiture d’Alex se trompe et confirme ainsi le pressentiment de Benja! On s’arrête dans une pizzeria sur la route pour laisser le trafic se fluidifier. La dernière voiture arrive à minuit au local.

C’est les yeux mi-clos et le coeur gros qu’on dit au revoir aux copains. La nuit sera silencieuse et le petit déjeuner ne sera pas servi.

On ne remerciera sans doute jamais assez les conducteurs, les encadrants, les cuistos qui ont fait de cette semaine un excellant souvenir dans un petit coin de paradis.

Participants: Alex, Arnaud, Olivier, Jérôme, Vincent, François², Benjamin, Antoine, Caroline, Charlotte, Solenn, Tim et Luca (club RCAE)
Benoît, Pierre, Muriel, Thibaut, Maud, Carole et Delphine (club ULS)
Photographes: Vincent, Jérome, Alex, Caroline